Se repérer dans la diversité des financements
solidaires et de proximité
Les produits financiers à vocation solidaire permettent à tout épargnant
de participer concrètement à la lutte contre l'exclusion et le chômage.
I. Les modes de collecte des fonds
Par le biais de l'épargne solidaire, l'épargnant peut placer son argent
dans des outils financiers (Fonds commun de placement (FCP), Sicav, livret...)
à vocation solidaire : ils sont conçus pour permettre le financement d'organismes
de solidarité nationale ou internationale, en particulier d'opérateurs
financiers solidaires qui soutiennent des projets économiques de chômeurs
et de personnes en difficulté.
Plusieurs possibilités existent pour l'épargnant.
II peut rechercher un placement rentable mais il souhaite choisir la
destination de son épargne. Les fonds éthiques (FCP ou Sicav) comportent
des valeurs boursières compatibles avec des convictions définies (créations
d'emplois, insertion sociale, activités respectueuses de l'environnement...).
Dans ce cas, l'épargnant perçoit la totalité du rendement de son placement,
il est soumis à la fiscalité commune aux Sicav et FCP classiques. Les
comptes à terme, livrets et Codevi à vocation solidaire relèvent du même
mode de fonctionnement (ils sont proposés par exemple par la Nef ou le
Crédit coopératif).
Mais l'épargnant peut aussi choisir de placer son capital en abandonnant
une partie des revenus. Avec ces fonds de partage, une partie des revenus
des Sicav ou des FCP est allouée à des opérateurs de terrain (financiers
solidaires, associations de solidarité nationales ou internationales).
Le reste est capitalisé ou distribué. L'épargnant bénéficie alors d'une
réduction d'impôt.
Enfin, l'épargnant peut souscrire des parts de capital d'opérateurs financiers
ou d'entreprises en création ou en développement. Avec cette épargne directe,
il peut adhérer à un club d'investisseurs et ainsi souscrire directement
au capital d'entreprises. Dans ce cas, l'épargnant bénéfice d'avantages
fiscaux. De même, il peut acheter des actions ou des parts sociales dans
le capital d'opérateurs financiers solidaires. Dans ce cas, il prend un
risque d'associé en immobilisant son capital de façon plus durable. Son
statut d'associé lui permet de percevoir des dividendes.
II. Les opérateurs et les modes d'utilisation
Le financement solidaire, c'est bien sûr une forme de collecte de l'épargne,
mais c'est aussi une forme d'utilisation de cette épargne pour (e financement
d'activités économiques dans un but social et de création d'emplois. L'argent
" solidaire " est prêté, utilisé comme garantie ou investi dans de petites
entreprises. C'est le domaine d'action de différents opérateurs financiers
qui ont leur spécificité.
Le capital-risque a ainsi ses dérivés dans la sphère du développement
local et de la solidarité. À la base, le capital risque consiste en une
intervention en capital dans des entreprises en création ou en développement
visant à acquérir une part de leur capital : devenus actionnaires, les
investisseurs partagent les risques avec le créateur d'entreprise et se
rémunèrent par des plus-values réalisées lors de la revente de leur part.
Les sociétés de capital-risque de proximité trouvent leur raison d'être
dans le développement économique et de l'emploi de telle ou telle région.
Le capital-risque de solidarité se porte davantage sur des entreprises
en création ou en développement. La plus-value éthique et sociale l'emporte
alors sur les plus-values financières qui restent limitées. Les clubs
d'investissement en indivision sont des regroupements d'investisseurs
qui interviennent dans le capital d'entreprises. Constitués de 5 à 20
personnes pour 5 ans renouvelables une fois, ils acquièrent des parts
du capital. De par leur capacité financière limitée, ils soutiennent plutôt
des micro?projets. Ce sont par exemple les Cigale et les Clefe. Ces structures
de capital risque accompagnent le créateur d'entreprise avant et après
le démarrage de la société. Certaines se sont spécialisées, qui dans l'insertion,
qui dans les magasins de produits bio, et ont ainsi acquis une meilleure
connaissance des marchés, de la concurrence, des risques.
Les organismes financiers de crédit ou de garantie prolongent l'action
des clubs d'investisseurs dans la mesure où ils disposent d'une capacité
de financement plus forte et permettent donc des investissements plus
lourds. Ainsi les sociétés coopératives de capital telles que Garrigue
ou Autonomie et Solidarité. Leur mode d'organisation est variable. La
Caisse solidaire du Nord Pas-de-Calais ou la Nef prêtent de l'argent sur
des fonds propres qu'ils ont directement collectés. À l'inverse, l'Adïe
ne collecte pas directement l'épargne mais prête de l'argent mis à sa
disposition par des banques telles que le Crédit coopératif. Cette association
reçoit, pour son fonctionnement et à titre de garantie, des subventions
publiques (ministère de l'Emploi…) et des subventions privées (fondations...).
Ces prêts - il peut s'agir aussi de garanties ou de caution - sont destinés
aux personnes défavorisées exclues des des circuits bancaires classiques.
Le fonctionnement du Fonds France active est proche de celui de l'Adie
mais concerne plus largement le développement économique. Enfin, les collectivités
locales, et les sociétés d'économie mixte qu'elles mettent en place, jouent
un rôle de relais financier, de garantie d'emprunts ou de mise à disposition
d'équipements pour les projets locaux, leur champ d'intervention se limitant
principalement aux investissements d'équipement.
Extrait de "Territoires et création
d'activités"
FNFR, AFIP et PEC
Projet NOW Diane
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