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Le marché de Noël et de la solidarité

Par PONT Renée
Date de la fiche : 1997/09/05.


Pourquoi un marché de Noël et de la solidarité ?

Le "Groupe Echange Tiers-Monde" affilié à Peuples solidaires, de Francheville, dans la banlieue ouest de Lyon, a organisé les 7 et 8 décembre 1996 le premier Marché de Noël et de la solidarité.

Cette manifestation avait quatre objectifs :

- Montrer que la solidarité ne se divise pas, c'est-à-dire montrer concrètement que les solidarités doivent aller des situations locales les plus proches jusqu'à la dimension internationale.

- Mettre en oeuvre des solidarités réciproques en permettant à des associations de solidarité de trouver un public. Ces associations, par l'achat d'un emplacement, apportaient au groupe organisateur des moyens pour financer un projet d'aménagement agricole au Burkina Faso.

- Contribuer à la diffusion du concept de commerce équitable.

- Animer la commune, faire connaître quelques artisans locaux, et permettre des rencontres locales.

L'objectif principal de ce marché était donc la solidarité qui voulait se manifester d'abord avec les pays du sud par le commerce équitable, c'est-à-dire celui qui rémunère le plus justement possible un producteur ou un artisan, de façon que celui qui travaille puisse vivre décemment là où il est et faire vivre sa famille (nourriture, éducation, santé). Quatre associations développant une réflexion sur le commerce équitable étaient présentes : Artisans du Monde, artisanat SEL (branche du "Service d'Entr'aide et de Liaison"), le café Max Havelaar et l'APAS (association des Partenaires des Artisans du Sahel).

Un autre but de ce marché était de donner à des associations de solidarité les moyens financiers de leurs actions en leur procurant un public. C'est ainsi que l'on trouvait des tricots réalisés dans les banlieues de Lima, du linge ou des sacs tissés et cousus dans un village de lépreux en Inde...

Notre volonté d'être solidaire ici tout près de nous s'est manifestée à la fois par des stands de vente et de l'information. Etaient présents le foyer "Sésame-Autisme" et les objets réalisés par des grands handicapés, un CAT (Centre d'Aide par le Travail) et les poteries des pensionnaires, et une entreprise d'insertion. L'information, elle, montrait ce qui se fait dans notre commune. Nous avons voulu être solidaire des agriculteurs qui développent une réflexion sur la productivité à outrance, les sols, l'environnement et les rapports nord-sud, en invitant le CEIPAL (Centre d'Etudes Internationales Paysannes et d'Actions Locales) dont l'activité se développe selon trois axes : recherche ici sur un autre modèle d'agriculture, valorisation des produits locaux et lien entre agriculteurs du nord et du sud.

Le tract distribué à l'entrée indiquait les buts du marché et donnait, avec le plan des salles, la nature de l'action de chacun.

Que pouvait on trouver sur le marché de Francheville ?

On trouvait des produits de l'artisanat péruvien, indien, haïtien, touareg, béninois, burkinabé et malgache. Il y avait des produits agricoles : du miel et des formages de chez nous, les cafés Max Havelaar et la gamme de produits d'Artisans du Monde. La Sandale du Pèlerin, entreprise d'insertion, proposait ses très beaux articles en cuir. Les poteries du CAT ont connu un grand succès et les confitures du foyer Sésame-Autisme se sont vendues.

Un espace était aussi réservé à des artisans et artistes locaux (poteries, peintures sur bois puzzles) pour faire connaître ce qui se fait localement.

On pouvait aussi lire ce que font les associations de solidarité franchevilloises : restos du coeur, banque alimentaire, Centre Social, association d'aide à l'emploi.

Enfin ont pouvait rencontrer nombre de membres d'associations locales sympathisantes, sans qui le marché n'aurait eu ni la même animation, ni la même convivialité : comité de jumelage avec ses gâteaux et ses marrons chauds, parents d'élèves et leur gaufres, Centre Social et sa confection de bougies, chorales, big-band et petits ensembles orchestraux de l'école de musique qui ont donné une prestation.

Un bilan positif.

3.500 personnes ont visité le marché.

Toutes les associations de solidarité se sont dites ravies de leurs ventes, dépassant très largement les recettes moyennes d'une opération de week-end.

Le projet Burkina, il fallait 10.000 FF, a été largement financé et nous avons de la trésorerie pour le marché qui vient. Rappelons que le groupe organisateur avait trois sources de rentrées financières :

- la location des emplacements de vente (300 FF chacun),

- la buvette, les gaufres, les marrons chauds : peu de marge dans chaque cas pour rester accessible à tous,

- le propre stand du groupe avec de l'artisanat burkinabé varié et du papier décoré (papier antemora) de Madagascar.

Pourquoi, pour une première expérience, ce succès qui a dépassé nos rêves ?

- notre commune de banlieue, avec ses 12000 habitants, a la bonne taille pour que l'on trouve beaucoup de dynamisme et autant de relations personnelles : parce qu'on se connaît, il est plus facile de faire ensemble,

- le cadre est exceptionnel : un ancien fort avec son corps de garde magnifiquement restauré et ses longues salles voûtées,

- le partenariat avec la Mairie nous a déchargés de toute la logistique (locaux équipés, mobilier, sono) et d'une grande partie de l'information,

- les relais associatifs ont démultiplié l'information, assuré la présence sur les stands et permis les animations : mini-concert et jeux pour les enfants,

- et puis c'était un vrai marché, avec des stands nombreux et variés, et de beaux objets.

Alors l'idée de solidarité a-t-elle progressé chez nous ?

C'est la bonne question et, faute de critères d'évaluation, nous sommes bien incapables d'y répondre. Quelques indices cependant, et tout d'abord le nombre de visiteurs, qui n'étaient certainement pas hostiles à cette idée. Le partenariat avec la mairie et les associations montre que l'idée de lier solidarités locales et lointaines suscite la sympathie. Un geste à signaler : un artisan local a remis au groupe tiers-monde la totalité des bénéfices réalisés ce jour-là, en nous disant que ce marché donnait davantage de sens à ce qu'il faisait.

Mais il reste évidemment des interrogations dont la première : nos tracts expliquant la démarche ont-ils été lus ? L'information sur les stands "sud" n'était pas assez explicite et nous devons travailler là-dessus avec les associations concernées pour que le partenariat, et le commerce équitable soient des notions claires pour tous. Enfin, des personnes se sont étonnées de la présence des artisans locaux et ont demandé où était leur solidarité. Autant de questions auxquelles il faut réfléchir afin d'améliorer l'impact du prochain marché, qui aura lieu les 6 et 7 décembre 1997, au même endroit.

RESEAU : PEUPLES SOLIDAIRES.
Organisme : ASSOCIATION G.E.T.
Adresse : 74 grande Rue, 69340 FFrancheville, FRANCE.
Mots-clés : FETE; COMMERCE EQUITABLE.
LOCALISATION : FRANCHEVILLE; RHONE ALPES.
Public : TOUT PUBLIC.

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