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Ingénieurs Sans Frontières : une histoire d'éducation au développement

Par CLUSEAU Pascal. RICHALOT Elodie
Date de la fiche : 1997/03/21.


Les groupes locaux d'Ingénieurs Sans Frontières consacrent une part de plus en plus importante de leurs activités à des actions d'éducation au développement. Ces actions revêtent pour le réseau un caractère plus récent que les actions de terrain, aussi elles engendrent des réflexions collectives et individuelles au sein du réseau quant à la définition de l'éducation au développement et ses fonctions. L'éducation au développement a aussi un impact sur le mode de fonctionnement à l'intérieur du réseau.

A) "Agir sur le terrain" en France, c'est éduquer au développement.

La charte d'ISF définit l'éducation au développement comme une action qui (en France) "vise à fournir une information la plus objective possible, liée à notre expérience de terrain ainsi qu'à celle de nos partenaires, qui permet à notre entourage de découvrir les réalités des groupes avec lesquels nous avons établi des liens, et de susciter ainsi une réflexion plus large sur les déséquilibres constatés, sur les différences et leur richesse...".

Ce sont donc les expériences cumulées issue des actions sur le terrain, dans le Sud, et les réflexions qu'elles ont suscitées chez les militants d'ISF qui les ont poussés à vouloir agir aussi au Nord. "Les changements doivent avant tout s'opérer chez nous", et pour cela, il ne suffit plus de s'adresser au public occidental pour récolter des fonds, mais il faut développer en lui "une conscience politique de solidarité, car les bonnes intentions ne suffisent pas pour construire un monde habitable par tous".

La démarche à suivre en éducation au développement pourrait se résumer ainsi : combattre les préjugés en permettant l'accès des individus à une meilleure information, à l'acquisition d'une démarche de réflexion critique, et par là-même à la construction de leur propre opinion.

La finalité de cette démarche se résume en deux points : contribuer à promouvoir des relations de coopération (Nord/Sud) plus équitables au niveau économique et politique et avoir une influence sur les comportements individuels et collectifs vis-à-vis des cultures différentes de la nôtre. Mais amener les gens à réagir et agir en citoyen solidaire nécessite de leur donner les outils indispensables et le premier de ces outils est l'information.

Transmettre une information cohérente.

Contribuer à une information objective c'est d'abord faciliter l'accès à des sources plurielles (en donnant la parole à des ressortissants du Sud, par une approche pluridisciplinaire...), c'est aussi redonner une perspective cohérente à une grande diversité d'éléments informatifs, c'est enfin mettre en avant (ce qui ne l'est pas en général, par les grands médias) les richesses des peuples du Sud.

Etre efficace dans la transmission de cette information nécessite de bien connaître son public et les informations qu'il est susceptible de s'approprier. C'est pourquoi ISF a pour public cible les étudiants car ils sont les plus proches de nous et lorsque nous nous adressons à un autre public, il est intéressant de travailler avec d'autres associations qui le connaissent. Partir du public, c'est partir aussi de ce que nous connaissons le mieux, à savoir la situation française. L'idée qu'il est important de faire passer, et notamment dans le contexte actuel, c'est qu'être solidaire avec le Sud, ce n'est pas nuire au Nord, bien au contraire. Il s'agit de combattre un dysfonctionnement mondial global car les questions de démographie, d'immigration, de drogue, de paix, d'environnement, de développement et d'interculturalité, nous concernent tous. Si nous mettons en évidence les similitudes des questions qui se posent au Nord et au Sud, et démontrons les interdépendances, notre public pourra se sentir concerné et sera alors plus à même de s'impliquer.

Des papilles gustatives à l'action citoyenne.

ISF essaie d'atteindre ces objectifs à travers trois types d'actions qu'elle classe ainsi :

- Les actions "découvertes" entraînent une réaction émotive et suscitent un intérêt culturel ; ces actions sont dites aussi d'accroche car elles attirent les personnes en "chatouillant" leur sens auditif, gustatif ou visuel (organisation de soirées musicales, repas africains, asiatiques...).

- Les actions de sensibilisation ou d'information contiennent une explication et une réflexion sur un thème, elles sont menées ponctuellement et vers un public cible. C'est le cas des Semaines Sans Frontières qui allient réflexion et divertissement. En en faisant un rendez-vous annuel, on arrive à fidéliser un public, entretenir de réels partenariats, et capitaliser les actions. La tendance actuelle est l'allégement du nombre de ces activités pour en améliorer la qualité.

- Les actions d'éducation au développement visent à "un changement d'attitude du public cible, grâce à des activités plus étendues dans le temps (cycles de conférences et stages de réflexion) organisées en collaboration avec d'autres partenaires".

Face à la multiplication des actions et à l'investissement qu'elles nécessitent en temps et en compétence de la part des militants, et afin d'en améliorer la qualité et l'impact, la coordination nationale teste la pertinence d'un accompagnement décentralisé composé de personnes-ressources qui suivent les groupes dans l'élaboration de leur action d'éducation au développement. Ce nouvel outil répond au nom de CIGALE (Coordination InterGroupes d'Appui et de Liaison pour l'éducation au développement).

Rappelons en dernier lieu que le réseau dispose d'une base de données comprenant des fiches de capitalisation, par action d'éducation et par personne ressource, ainsi que d'un guide des actions d'éducation au développement à l'usage des groupes locaux. Ce guide mis à jour tous les ans est travaillé par les permanents au niveau de la coordination nationale et les responsables éducation au développement des groupes locaux.

Des week-ends de formation à la préparation des actions sont aussi organisés afin d'améliorer l'efficacité des actions...

Enfin la publication "Ingénieur sans frontières" est un outil d'éducation au développement qui rend compte à un public plus large des actions entreprises par le réseau dans ce domaine, et propose des réflexions analytiques sur ce thème.

Organisme : INGENIEURS SANS FRONTIERES.
Adresse : 1 place Valhubert, 75013 Paris, FRANCE. Tél. 01 45 86 16 04. Fax. 01 44 24 26 94
Mots-clés : ????.
Public : ETUDIANT.

PAYS EDITION : FRANCE.


Dossier
"Pour une terre d'avenir"

Réseau d'Information Tiers Monde

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