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Qu'est ce qui fait courir les gens

Par Bernard HUSSON, CIEDEL


Qu'est ce qui motive les personnes ou les groupes avec lesquels vous travaillez ?

Comment envisagent-ils l'avenir ?

Telles sont les questions que la rédaction a posé aux professionnels du développement, venus se perfectionner au CIEDEL.

Etat des lieux. Sous la direction de Bernard HUSSON, CIEDEL


Les contributions sollicitées auprès de vingt-trois étudiants du CIEDEL présentent un large éventail de situation, inspirées par leur expérience respective dans une quinzaine de pays : Bénin, Burkina Faso, Burundi, Chili, France, Guatemala, Haïti, Irak, Liban, Madagascar, Mali, Mauritanie, Roumanie, Rwanda, Tchad. Elles vont d'histoires de vie : (la débrouille chez les enfants de la rue à Nouackchott) à des objectifs plus globaux (développer Haïti pour éviter l'exil, se former pour trouver une place dans la société chilienne). Sur les vingt-trois contributions, le mot développement n'est apparu que deux fois. Il est en revanche fait référence à des modes de vie quotidiens que les groupes de populations veulent préserver ou améliorer sans que soit fait appel à une construction prédéterminée. En raison de la méthode utilisée, l'exercice n'a pas de valeur scientifique. Son résultat n'en présente pas moins l'intérêt d'obliger à s'interroger sur les relations entre processus de développement et vie quotidienne.

BESOIN DE SECURITE

A la question "qu'est-ce qui fait courir les gens ?", deux réponses se dégagent : le besoin de sécurité et celui de reconnaissance sociale. L'approche économique globale est absente des discours. Cela ne signifie pas qu'elle n'est pas importante mais simplement qu'elle n'est pas identifiée comme déclencheur de dynamisme pour les groupes ou les individus concernés.

Il porte prioritairement sur l'accès à la nourriture. Ainsi,

"Les enfants de la rue dépensent environ 80% de leur argent pour se nourrir. L'alimentation a pour eux un aspect toujours incertain : on mange quand on a de l'argent, après un "coup" et avec tous les amis. La solidarité à ce niveau est très forte. Comme ils n'ont pas toujours la certitude de pouvoir manger, ils sont prêts à partager avec les autres enfants le peu qu'ils ont" (Mohamed Lemine, Mauritanie).

"En Haïti Les paysans prennent un repas par jour parfois deux au moment de la récolte... Leur principale préoccupation est de passer un ou deux jours par semaine sans avoir rien à se mettre sous la dent. [...]..C'est toujours une lutte intense pour trouver de quoi manger quotidiennement" (Jean-Jacques Norcius, Haïti).

Certains n'hésitent pas à se lancer dans des activités en d'autres temps méprisées, sans disposer de compétences particulières pour essayer de satisfaire leurs besoins en alimentation : "Ces dernières années, les salariés de la région d'Antsirabe ont choisi de retourner à la terre. Auparavant, être salarié signifiait "avoir les mains propres", la terre restant réservée aux illettrés. Actuellement tous se sont pourtant mis à cultiver leur lopin de terre et les jardins d'agrément sont transformés en jardins potagers. En produisant ainsi une partie de leur nourriture ils économisent une petite part de leur salaire" (Samuel Ramaroson, Madagascar).

La sécurisation du cadre de vie est également importante. Jeunes des banlieues des grandes villes françaises ou étudiants de BTS en agriculture, ils s'inquiètent face à un éventuel et terrible "no futur". Tous souhaitent moins de violence et s'interrogent sur leur "intégration face à la montée de l'exclusion" et sont "très conscients et inquiets des menaces sur l'environnement... ils considèrent que la dégradation de l'environnement représente une menace directe sur leur futur" (Florence Froge, France).

Mais il est hasardeux de tenter de combiner sécurité personnelle et volonté de transformation des mécanismes sociaux. Dans le contexte social roumain, les responsables qui réforment le "Centre d'accueil mères-enfants" de Timisoara engagent un rude pari sur leur propre avenir. "Si la conjoncture évolue vers une société de droit, avec leur position de pionniers, ils deviendront des personnes clés. En revanche, si la situation se dégrade (retour d'un pouvoir totalitaire)... ils subiront certainement une logique de représailles" (Emmanuel Saulnier, Handicap International).

LE POIDS DE LA RECONNAISSANCE SOCIALE

Etre reconnu socialement apparaît tout aussi important que satisfaire ses besoins de nourriture.

Les deux sont d'ailleurs souvent liés : les dolotières du Burkina Faso acquièrent autant de prestige que de profit par la qualité de leur dolo (cf. encadré ). Jugées à cette aune par les populations, les actions volontaristes de développement ne pèsent souvent pas lourd.

LES DOLOTIERES DE BABORA

"La préparation du Dolo (bière de mil), est une activité que toute personne du sexe féminin apprend obligatoirement dès 7-8 ans. Elle fait partie des activités les plus lucratives pratiquées par les femmes de Babora. Préparer le dolo ne demande point de disponibilité particulière. Quand elle nourrit ce projet, la femme, tout en s'occupant des tâches familiales (entretien des enfants, cuisson des aliments, réfection des cases, corvée d'eau et ramassage de bois mort), trouve du temps pour faire germer son mil qu'elle moud ensuite pour préparer la bière. Au jour désigné, elle informe ses voisines qui lui viennent en aide dans la corvée d'eau. Après cela la vie continue comme de coutume. C'est le troisième jour, celui de la vente du dolo qui est important pour la dolotière. Car, bien qu'ayant commencé à sensibiliser hommes et femmes à venir Boire son dolo, ce troisième jour, elle devra doubler d'ingéniosité pour attirer ses clients : offrir à goûter le matin de bonne heure aux voisines et aux passants qui devront à leur tour en faire la publicité ; éviter les ventes à crédit ; gérer l'humeur des buveurs et ainsi l'ambiance du cabaret. En somme, elle doit savoir choisir son public.Par la qualité de son dolo, la femme augmente son prestige".

Emilie Somda, Burkina Faso

Le poids de la reconnaissance sociale est tel que certaines contributions font référence à l'idée d'un "minimum social". Pour les jeunes tuiliers du Burundi, il commence par "un vélo, première attente de l'homme ! Rien de tel pour placer son propriétaire dans la hiérarchie sociale", se poursuit par "une maison : c'est le placement suivant", puis : "la dot, la fête, Madame et les enfants. A partir du moment où cet objectif est atteint, on peut dire que le minimum social est acquis ; le reste peut-être considéré comme un plus" (Alain Jiguet, Burundi).

Vouloir être reconnu induit des stratégies pour élaborer, conserver et accroître son prestige.

L'énergie dépensée par un paysan du Bénin pour retrouver son honneur après avoir été abandonné par sa femme est de ce point de vue significative (cf. encadré ).

ETRE UN HOMME !

Je suis pêcheur-agriculteur dans la vallée fertile de l'Oueme au sud-est du Bénin., deux activités qui rapportent pas mal d'argent... Ici nous n'avons pas d'eau potable, nos cases sont des huttes surpeuplées, sans latrines... Voici ce qui nous manque disent les fonctionnaires. Pour moi ce n'est pas un problème car cette année j'ai deux défis à relever dans mon village.

Il y a 2 ans, ma première épouse m'a quitté. Elle s'est remariée dans le village voisin. Suis-je si incapable pour qu'une femme m'abandonne au profit d'un autre homme ? Je dois prouver à tout le village que je ne le suis pas. Je convoque mon rival à la gendarmerie. Je donne aux gendarmes deux fois plus d'argent que lui pour que le procès se termine en ma faveur. Je vais reprendre ma femme quoique cela me coûte. Ainsi tout le village reconnaîtra ma puissance et ma femme l'affection que je lui témoigne.

Ensuite je me dois d'être reconnaissant à nos aïeux qui nous donnent la vie longue et cet argent. Cette année au moment de la décrue, je ferai trois jours de fête en mémoire de mon grand-père, de sa femme et de mon père défunts. Il y aura à manger et à boire pour tous les habitants du village. Je ferai moi-même, à mes femmes et mes enfants les plus beaux costumes que l'on n'a jamais vus auparavant. Ma voix retentira par les hauts parleurs sur tout le village et même sur les villages voisins. Ainsi je gagnerai de la considération dans la région. Je pourrai même me trouver une troisième épouse à la fin de la fête. N'est-ce pas la marque extérieure de la virilité masculine.

Développeur, tu me diras certainement quel gâchis ! Et si je me retrouve démuni que début de la prochaine campagne agricole, je ferai recours à un usurier. Mais ici, tout le monde saura que j'ai relevé le défi des exigences de ma société. Je suis alors un Homme !

Alain C. Soglo, Bénin

Les réfugiés qui se réinstallent dans leur zone d'origine sont aussi à la recherche d'une reconnaissance sociale. Ils ont à relever leur image souvent dégradée par les parties en conflit et à reprendre des activités communes avec ceux qu'ils ont fuis. Conquérir un prestige social, c'est ce qu'ont fait les éleveurs guatémaltèques de retour à Nenton en améliorant leurs techniques d'élevage. " Aussi, après quatre semaines de formation deux " retournés " ont reçu leur diplôme de " promoteur d'élevage en même temps que 15 autres paysans de la région " (Anaïté Roulet, Guatemala).

DE LA THEORIE A LA PRATIQUE

Bien souvent la volonté du développeur ne coïncide pas avec celle des populations cibles. Dans l'encadré sur le Bénin, l'auteur le dit clairement ; ce qui pour le développeur est du "gâchis" est pour lui une question vitale et prioritaire. Les interventions extérieures volontaristes peuvent même produire des résultats inverses des objectifs recherchés, ou tout le moins les voir détournées.

Effets détournés

Ainsi, l'Association Action Nord/sud s'est-elle retirée de la vallée de Siédakan, dans le Kudistan Irakien, où elle intervenait dans un programme de réinstallation de Kurdes dans leur village. Elle a en effet estimé que son travail était court-circuité par le chef historique de la vallée, allié à Saddam Hussein, Karim Kan. Celui-ci utilisait la présence de l'ONG pour préserver son autorité sur la population de Siédakan en récupérant le matériel et les vivres pour les gens de son clan et en excluant les autres. "Dans ces conditions, la réalisation d'objectifs d'actions à long terme était impossible" (Bertrand Quinet, Action Nord-Sud).

Contre productivité

Les pratiques d'aide au développement peuvent dans certains cas se révéler contre productives. Ainsi, l'aide alimentaire au Rwanda a-t-elle contribué à installer un esprit de dépendance et à empêcher les paysans d'améliorer la rentabilité de leur terre (cf. encadré).

LA FIN DES HARICOTS

Marcel Rwabutera, était prêtre dans la paroisse de Rilima, au sud-est de Kigali, d'octobre 89 à avril 95. Il rapporte des bribes d'entretien avec ses paroissiens venus lui demander de l'aide.

"Notre propriété ne donne plus rien... Dans le temps, une graine de courge jetée au hasard ne tardait pas à porter des fruits à ramasser à la pelle. Maintenant, il faut creuser un trou, y mettre de l'engrais pour récolter quelques minables courges. Père, tu ne peux pas comprendre ce qui nous arrive, savez vous que nous allons au lit sans rien manger... Lorsque je suis arrivé ici il y a vingt ans, le sol était tellement fertile qu'on était obligé de consommer par étapes une seule plante de manioc. Le premier jour, on arrachait les tubercules d'un côté, la fois suivante l'autre et en dernier lieu toute la plante. Ils étaient tellement gros qu'on remplissait chaque fois une marmite pour huit personnes que nous étions. Maintenant il faut presque tout un champ pour couvrir le fond d'une petite corbeille. Notre propriété n'est pas extensible... et par-dessus le marché, nous devons partager notre lopin de terre avec nos enfants mariés".

Ou encore cette veuve "Il y a tellement longtemps que je n'ai pas mangé les haricots... j'ai déjà oublié leur couleur... et tu sais la place qu'ils tiennent dans une famille..."

Chaque semaine, j'étais obligé d'écouter ce procès contre le sol et de renvoyer les gens sans pouvoir satisfaire leurs besoins. Le phénomène de paupérisation du monde rural est terrible. Mais avec la distribution des aides alimentaires qui tombent du ciel (mais pas tous les jours), l'esprit de dépendance s'installe insidieusement chez certaines gens...

Marcel Rwabutera

Les pratiques d'aide ne sont pas seules en cause. Les dispositifs d'accompagnement des initiatives des populations peuvent aussi être incriminés s'ils sont conçus hors de leur mode de fonctionnement usuel. Dans ce cas, ils peuvent même aggraver la situation de personnes qui les utilisent. C'est ce qu'ont vécu les potières d'une association féminine. "Manquant de moyens pour élargir leurs activités (pour l'achat d'argile, de bois de chauffe, participation à des foires nationales), elles adressent une demande de crédit à l'UCECB (Unions des Coopératives d'Epargne et de Crédit du Burkina). Les conditions d'octroi sont assez souples : il suffit d'ouvrir un compte d'épargne 6 mois à l'avance dont le montant doit valoir 20% du crédit. Elles l'obtiennent assez facilement. Cependant, alors que l'UCECB offre avec le crédit un appui à la gestion quand il s'agit de coopératives, elle n'assure aucun suivi pour les associations ou particuliers. Si bien que, à l'échéance, les potières n'ont pu rembourser le crédit. L'UCECB a fait appel à un huissier de justice. Contraintes de rembourser le reliquat de leur dette le plus vite possible, les potières se sont à nouveau endettées en empruntant auprèsde la CaissePopulaire d'Epargne et de Crédit du Burkina..." (Suzanne Kombasre, Burkina Faso).

Autre constatation : les institutions ne sont pas toujours les outils les plus pertinents pour engager une dynamique sociale. Ceci est également valable en France : faute de disposer de place dans une crèche, des parents ont recours à des gardiennes non agréées. La souplesse d'organisation qu'elles offrent compense largement le fait de ne pouvoir inscrire les enfants dans un établissement reconnu et "l'accommodement" est maintenu bien longtemps après qu'une place y soit disponible (Anne Lazarevitch, France).

Divergences d'intérêts

L'une des difficultés à surmonter, et qui n'est pas la moindre, tient au fait que tous les groupes sociaux, toutes les personnes n'évoluent pas au même rythme. C'est une illusion de penser qu'au sein des sociétés locales, tous les groupes ont les mêmes intérêts ou les mêmes aspirations. Un cas simple à saisir, souvent évoqué par les différentes contributions, est celui des éleveurs et des agriculteurs. Souvent liés par des relations de prestations comme dans le centre du Tchad, ils n'ont pas moins des intérêts divergents.

"Bokoro est une zone essentiellement agricole, située au centre-est de la capitale du Tchad. La population est composée de deux grands groupes. Les plus nombreux, les Bilala, sont agriculteurs et éleveurs d'ovins et de caprins. Les Arabes sont des éleveurs de bovins, essentiellement nomades. Les deux communautés se partagent les mêmes pâturages et les couloirs de transhumance. Elles échangent produits agricoles contre produits d'élevage.

Depuis 1993, les Ong sur place (ACORD et SECADEV) appuient la production et la commercialisation de la gomme arabique dans cette zone... Les gommiers sont des arbres du Sahel qui résistent à la sécheresse, la gomme arabique est très recherchée et se vend mieux que le mil sur le marché local,. autant d'arguments qui militent en faveur de cette culture. Cependant l'exploitation se fait de façon anarchique. Les chefs de village et les chefs de terres partagent les parcelles moyennant quelques avantages financiers et matériels. Les pâturages s'amenuisent, les couloirs de transhumance se rétrécissent. Les conflits éclatent un peu partout dans les villages entre agriculteurs et éleveurs nomades. Ils prennent parfois des tournures dramatiques comme en juillet 1995 où les forces de l'ordre ont dû intervenir pour mettre fin aux affrontements entre les deux communautés" (Ali Kaguindo, Tchad).

De même au Mali, le choix des villages-centre des futures collectivités territoriales fait l'objet d'âpres débats. Des villages qui auparavant vivaient en bonne intelligence peuvent s'affronter dans des oppositions très rudes. (cf. encadré).

LA DECENTRALISATION, SOURCE DE CONFLIT

Suite au processus de démocratisation amorcé par la République du Mali depuis le 26 mars 1991, le pays s'est engagé sur la voie d'une décentralisation effective de tout le territoire. Pour cela les deux tâches préalables ont été la sensibilisation et le découpage territorial en communes urbaines et rurales. Le gouvernement a fixé un certain nombre de critères pour qu'un village puisse devenir un chef-lieu de commune : avoir une population résidente d'au moins 500 habitants, être central par rapport aux villages qui feront partie de la commune, disposer déjà d'infrastructures : école dispensaire, maternité, etc. Mais les difficultés apparaissent quant au choix des chefs-lieux car certains villages refusent de se regrouper avec d'autres. C'est le cas des villages de Worokoumba et de Sokoura dans la préfecture de Tominian.

Distants l'un de l'autre de quelques cinq kilomètres, aucun de ces deux villages ne remplit les critères fixés et pourtant chacun réclame d'être érigé en chef-lieu de la même commune entraînant du même coup des conflits, notamment fonciers : retrait de terres de culture entre les deux villages, par exemple. Bien sûr l'enjeu est important pour celui qui sera retenu : pouvoir, prestige, proximité des services administratifs, infrastructures à construire ou à aménager...

Ainsi se posent la question de savoir si la décentralisation a bien été comprise par les populations. Il semble que l'effort de sensibilisation a surtout porté sur les avantages du processus et pas suffisamment sur ses exigences. Par ailleurs, sa mise en place trop rapide n'a pas tenu compte du rythme de compréhension des populations rurales.

Tou Oui Robert Diarra

ACCROCHER SA CHARRUE A UNE ETOILE

Des exemples rassemblés, qu'il serait présomptueux de généraliser, on peut cependant tirer quelques remarques pour comprendre la distance que des populations prennent à l'égard du " développement ".

Dans la plupart des cas, la réalité du quotidien l'emporte sur la volonté politique, le court terme sur le long terme. L'action de proximité, de petite envergure, est-priorisée. "Small is beautiful" n'est pas mort... Non que "petit" soit salvateur à lui seul mais il permet des ajustements qu'une organisation lourde n'autorise pas. Il n'y a pas dans le même temps de rejet des formes modernes d'organisation de la société. Au contraire même, chacun essaye de tirer le meilleur parti de la mise en place de nouveaux pouvoirs décentralisés, des dispositifs d'aide au développement, d'organisation à but social.... Mais ces formes modernes sont alors souvent l'objet de " détournements " dans le but de conforter les situations acquises dans les modes de relations " traditionnels ".

Conséquence de cette situation, les institutions de développement n'ont guère de crédibilité. Leur action est conçue sur le long terme et s'inscrit dans le cadre de programmes préétablis, perspectives en décalage avec les références de la plupart des populations pauvres des pays pauvres. Ceci ne signifie nullement qu'elles n'aient pas le sens de l'avenir - mais celui-ci ne se planifie pas - ni d'ambition - mais celle-ci n'est pas seulement matérielle. L'espoir que représente des lendemains plus assurés ne peut occulter que l'essentiel doit être consacré à subvenir au quotidien. S'il est bon, comme le préconisait Saint-Augustin, " d'accrocher sa charrue à une étoile ", il convient de ne pas perdre de vue son sillon....


CIEDEL

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