Mines antipersonnel

Mike Matthias

Le Luxembourg s'associe à l'initiative canadienne

Vous vous souvenez certainement de notre campagne des mines antipersonnel. C'était en printemps 96 et nous nous sommes engagés afin que le Gouvernement luxembourgeois prenne une position forte et engagé en faveur de l'interdiction totale de ces mines lors de la conférence de Génève.

1. L'interdiction des mines

A l'époque nous avions réussi dans cette tâche. Le Gouvernement a pris position contre les mines antipersonnel. Malheureusement la conférence de Genève était un échec. Mais, et cela est très positif dans la conjoncture actuelle, il y avait un nombre important de pays qui, comme le Luxembourg se sont engagés pour l'interdiction complète des mines et avaient màme décidés de détruire leurs propres stocks.

Ces pays se sont revus au Canada et on décidé, sur l'initiative de ce pays de lancer un traité international pour l'interdiction des mines.

Le Luxembourg y était présent et adhère en principe à l'idée du ministre canadien.

Le défi est donc lancé et nous pensons que le Luxembourg doit s'associer à l'initiative canadienne. Le Gouvernement luxembourgeois le pense aussi, mais comme toujours, il ne veut rien faire sans action commune de l'UE. Or, d'après les dire des fonctionnaires du Ministère des Affaires Etrangères à ce niveau aussi le groupe Benelux agit en faveur d'une adhération commune de l'UE à la proposition canadienne. Nous sommes reconnaissant pour l'engagement que montre le Ministère et nous lui souhaitons beaucoup de succès.

2. L'interdiction des transferts financiers

Un deuxième objectif de notre campagne était de faire en sorte que non seulement le commerce d'armes soit interdit au Luxembourg, mais également tout transfert financier via les banques luxembourgeoises.

Le raisonnement en était le suivant: si le Luxembourg accepte que la production et le commerce des mines anti-personnel doivent àtre interdits, il est logique de demander également l'interdiction de toute action qui peut faciliter la production et le commerce de ces engins. Ce raisonnement s'applique aussi au commerce des drogues, dont le transfert de capitaux est interdit aux banques luxembourgeoises.

A l'époque le Gouvernement avait des problèmes à accepter notre raisonnement (vis à vis du public), comme il a des problèmes à accepter tout raisonnement qui porte, semble-t-il, atteinte à la libre circulation des capitaux, mais qui en vérité ne tend à rendre notre place finanière encore plus exempte (!) de capitaux criminels.

Or, déjà en printemps le Gouvernement nous avait annoncé le dépôt d'un projet de loi du Ministère de la Justice sur le trafic des armes.

Cela vient d'àtre fait et nous y retrouvons à la section IV une disposition qui interdit toute opération financière relative à la fabrication, l'achat, le dép"t, la réparation, la transformation, la location, le transport, la vente, l'exportation ou à toute autre activité en relation avec le maniement ou le négoce de mines. Cette interdiction vaut également lorsque les armes en question ne transitent pas par le Luxembourg ou si les auteurs desdites activités se trouvent à l'étranger.

Le Ministre de la Justice a donc proposé une disposition qui recouvre l'entiereté des ctions possibles en relations avec les mines (et d'autres armes prohibées dans la dite-loi) et nous ne pouvons qu'espérer que cette proposition soit acceptée par toutes les instances qu'elle doit parcourir.

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Horizon Local 1997
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