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La micro-finance améliore-t-elle les conditions de vie des populations pauvres ? Méthodes de mesure d'impact

Par Gérard Strock

Introduction

Pour alléger la pauvreté, donateurs et praticiens font appel à la micro-finance pour insérer les populations dans le développement économique de leur pays à travers la création d'emplois, de revenus et donc de pouvoir d'achat.

Plus récemment, les donateurs s'interrogent sur la qualité de leurs interventions. L'expérience a démontré les limites et d'éventuels effets négatifs de la micro-finance et en conséquence la nécessité de mesurer l'impact de la micro-finance en termes d'amélioration de qualité de vie.

Ces mesures d'impact peuvent rassurer les donateurs et praticiens sur la qualité de leurs interventions et leur fournissent d'arguments pour justifier leur support financier qu'ils ont reçus.

En même temps, les praticiens peuvent mesurer à quel niveau, sous quelles conditions et avec quels mécanismes une approche de crédits aux pauvres est possible.

Cette tendance a été renforcée par le travail établi par quelques organisations, comme par exemple, le CGAP, AIMS/USAID, le Sommet du Micro-crédit et autres qui ont développé des méthodes de mesure d'impact au cours de longues discussions et réunions.

Pourquoi la mesure d'impact des outils interventions est-elle importante ?

Afin d'aboutir à des solutions valables de soulagement il convient d'identifier clairement les éléments qui sont à l'origine de l'état de la pauvreté.

La mesure d'impact (Impact Assessment ; IA) peut informer les donateurs à quel degré leur programme d'appui aux IMF peut contribuer à l'allègement de la pauvreté et ainsi justifier leur aide financière.

La mesure d'impact peut également contribuer à l'amélioration de la performance d'un programme par une meilleure connaissance des besoins de leurs clients.

Il est important de faire la distinction entre la performance d'un programme et son l'impact sur la pauvreté.

La performance du programme se mesure par le développement d'une IMF, nombre de clients pauvres, volume de crédits, qualité du porte-feuille, etc.

La mesure d'impact d'un programme, par contre, doit informer dans quelle mesure les programmes des IMF contribuent au soulagement de la pauvreté.

Problèmes : contraintes de l'impact de l'évaluation

La mesure d'impact peut être définie comme un " exercice d'estimer la valeur, un degré et/ou des conditions de changement associés à une intervention ". Cette méthode est plus limitée dans sa portée qu'une recherche approfondie de l'impact.

En général, elle compare les variables de l'impact à deux points dans le temps et couvre des groupes d'échantillon.

Des " études sur l'impact " essaient de comprendre le processus d'intervention et la valeur de cet impact sur la pauvreté plutôt que de mesurer, par des statistiques, chaque changement qui se produit.

Les études d'impact constituent un processus d'apprentissage dans lequel le succès et les problèmes d'une intervention sont mis en évidence et les leçons apprises sont documentées.

La micro-finance améliore-t-elle les conditions de vie des pauvres ?

Le défi des études de l'impact des mesures est d'améliorer la crédibilité et l'efficacité des programmes de micro-financement. Néanmoins, il est difficile et coûteux de mesurer, avec précision, l'impact d'un programme sur des éléments socio-économique tels qualité de vie, création d'emplois durables, pouvoir social, émancipation de la femme, etc.

Quelles sont les expériences de mesure d'impact de la micro-finance sur la pauvreté ?

On distingue fondamentalement deux approches de mesure d'impact :

  1. Mesure de la couverture des services financier (outreach). L'efficacité d'une intervention peut-être estimée par le volume des opérations, leurs variations pendant une certaine période (de temps) et par la qualité des services rendus.
  2. Mesurer l'impact de la micro-finance, c'est à dire, mesurer l'influence de la micro-finance, la qualité de vie des clients (in-depht impact) à travers l'analyse des changements dans le revenu, la santé, l'éducation, la qualité de la nourriture consommée, l'investissement dans l'entre-prise, le pouvoir des femmes, etc.

Conditions d'une mesure d'impact rentable


Les méthodes de mesures d'impact s'appuient sur des indicateurs qualitatifs qui sont difficilement quantifiables: soins de santé, éducation, amélioration de la qualité de vie, etc. Il est donc difficile d'arriver à des résultats fiables. De surplus, ces méthodes se révèlent très coûteux par rapport aux résultats obtenus.

Il faut donc chercher le compromis entre la recherche de précision et le coût d'une opération de mesure d'impact.

Quelles méthodes peut-on utiliser ?

Les mesures d'impact peuvent s'appuyer sur des enquêtes formelles, sur des sondages parmi la population pauvre, par l'auto-évaluation en groupe, par les réactions et déclarations des clients, etc.

Les variables d'impact, (ci-dessous) à prix modéré, sont généralement utilisées pour les mesures.

Variables

Quels sont les résultats des expériences concernant les mesures d'impact ?

On constate que les pauvres ont bénéficié, sans aucun doute, de la micro-finance, par exemple, par l'amélioration des soins de santé, des dépenses pour l'éducation. L'impact a été moins important pour les plus pauvres étant donné que leurs possibilités de rentabiliser un crédit sont plus limitées et que leurs possibilités d'investir sont plus restrictives.


ADA - ADA Dialogue, octobre 1999

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Horizon Local 1997 - 99
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