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Pourquoi pas faire appel au crédit d'une banque européenne?

Par Mia Adams-Bormans


Introduction

Le secteur micro-entrepreneurial, les organisations de base, très majoritaires dans les pays en développement, représentent une immense demande de financement, largement insatisfaite et encore principalement indépendante de prêteurs informels.

Des institutions financières ont fleuri depuis une vingtaine d'année dans les pays en développement pour pallier les insuffisances du secteur bancaire classique et d'offrir une alternative à l'usure.

Face à une immense demande non satisfaite, elles s'efforcent s'appuyer sur la mobilisation de ressources par le recours à l'épargne locale. L'épargne collectée localement étant encore insuffisante face aux besoins en investissement, ces organisations ont recours aux marchés financiers nationaux pour se refinancer.

De nombreuses initiatives internationales et nationales, publiques et privées, sont venues soutenir ce processus, principalement à travers des prêts, des garanties et même des investissements en capital.

Parfois ce contexte économique, dans lequel ces organisations se trouvent, leur rend, malgré tout, difficile de faire appel au crédit bancaire national.

Dans un souci de diversification et d'économie elles souhaitent aujourd'hui accéder aux marchés financiers internationaux. C'est le cas de MCC en Equateur.

Qui est MCCH?

La MCCH (Maquita Cushunchic Comercializando como Hermanos - "Commercialiser en frères"), une organisation forte, spécialisée dans l'organisation de la commercialisation de produits locaux, est née en 1985 à Quito. Elle a été créée en réponse à une situation économique critique, insoutenable pour les populations les plus défavorisées, la transition vers une économie néo-libérale, en même temps que la réduction des aides de l'Etat, entraånant l'augmentation des prix, la rareté des denrées alimentaires, la pauvreté.

Au départ, des groupements de jeunes des quartiers Sud de Quito décident de s'unir pour procurer aux habitants des produits de première nécessité dans des conditions plus avantageuses que celles du marché. Ils forment un groupement d'achats et commencent par l'acquisition de 200 quintaux de riz et 100 de sucre, qui sont répartis entre les familles adhérentes. Cette première opération connaåt un réel succès et rapidement les paysans des régions avoisinantes commencent à arriver avec leurs produits, établissant une relation directe du producteur au consommateur.

Le mouvement prend une grande expansion, qui s'accompagne de la mise en oeuvre de toute une organisation, pratique et administrative. En 1991, la MCCH organise la première rencontre latino-américaine sur la commercialisation communautaire, à Quito. Plus de 100 organisations sont représentées. (65 nationales, 44 internationales).

A l'issue de cette rencontre, les participants décident de créer la RELACC, Réseau latino-américain de commercialisation communautaire, afin de développer les échanges entre les organisations populaires des pays d'Amérique latine et des autres continents.

La MCCH regroupe 400 groupes de base, associations communales, comités de quartier, unions et fédérations, qui ont des racines très profondes. Au travers de ces groupements divers, ce sont près de 300.000 personnes qui sont concernées; des paysans producteurs, consommateurs ou femmes artisanes. La caractéristique commune de tous les bénéficiaires est la pauvreté (revenus inférieurs à 40 US$).

Le réseau est doté de diverses formes de distribution, de boutiques ou magasins communautaires populaires.

L'originalité de MCCH est de servir un réseau d'organisations de base tantôt vendeur, tantôt acheteur, et de devoir ainsi préserver les intérêts de chacun pour une politique des prix adaptés. La force de MCCH est qu'elle contrôle l'ensemble de la chaåne de commercialisation et peut donc maåtriser les effets spéculatifs inhérents au commerce des denrées de base.

Un contexte économique particulier

Le contexte économique national, dans lequel se trouve MCCH, présente un véritable frein à ses activités. La pénurie des capitaux, les taux d'inflation et les taux d'intérêt élevés, excluent les associations de base à l'accès au crédit bancaire, les condamnent à une spirale sans fin de crédits/remboursements.

Par contre, les fonds privés disponibles sur le marché international des capitaux, sont en constante augmentation, les taux d'intérêt restent faibles.(l'écart des taux en US$ par rapport à l'Equateur est de 12%). Pourquoi ne pas profiter de la situation?

Solution trouvée?

Un crédit direct en US$, délivré par une banque européenne, présente dans le cas d'une organisation solide telle que MCCH, capable de rembourser en devises, une solution abordable. Le dépôt d'une garantie bancaire internationale de ADA-Appui au Développement Autonome a permis la négociation, auprès de la Triodos Bank/Alterfin, d'un crédit direct en US$ en faveur de MCCH, pour un volume deux fois supérieur à la garantie, à un taux de 8,5% par an.

Les avantages pour MCCH sont multiples:


ADA - ADA Dialogue, numéro 2, avril 1996

Pour plus d'informations, contacter: ADA -Appui au Développement Autonome-
15, Bd Grande-Duchesse Charlotte
L-1331 Luxembourg
Tél: (+352) 45 68 68; Fax: (+352) 45 68 60
EMail:adalux@pt.lu


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