Compte-rendu de l’assemblée générale 2005 de Globenet

, par antoine

L’AG du 11 Décembre : les 10 ans de Globenet

L’Assemblée Générale de Globenet s’est tenue le
dimanche 11 décembre au Centre Social Élisabeth de Belleville.

Après l’ouverture du centre Élisabeth par Yanic et la préparation de la salle le matin, l’assemblée générale commence à 14 heures, au premier étage du centre.

Onze membres de Globenet sont présents ou représentés ; deux procurations ont été transmises à des membres présents par des membres absents. D’autres procurations, recues, ne mentionnaient pas à qui était transmis le pouvoir de vote ou bien le transmettaient à des personnes absentes, et n’ont donc pas été utilisées.

Membres présents :
 Arc-en-ciel développement
 Assodev
 AEDPR
 Gaia Mater
 Siner’J
 Trajectoires
 Florence Delahaye
 Jonathan Dupart
 Valentin Lacambre

Membres représentés :
 MCX-APC
 H. de Chaponay

Le rapport moral et le rapport d’activité de Valentin Lacambre (président de Globenet)

Valentin commente le rapport écrit qui a été imprimé et mis à disposition puis mis en ligne.

Cette année, Globenet fête ses dix ans. 2004 avait été une année difficile à la fois financièrement (à cause des impayés de certains membres, dus eux mêmes aux diminutions des subventions), et humainement. Globenet avait du licencier l’équipe salariée et, fin 2004, début 2005, l’association survivait au jour le jour, ce qui avait entraîné des ruptures techniques. A cause de cela et aussi à cause de leurs propres difficultés financières, certaines associations avaient alors quitté Globenet.

Dans le même temps, une nouvelle équipe entièrement bénévole arrive, pour administrer les serveurs de Globenet/No-log, pour refaire le site, et pour redémarrer une comptabilité. Dans le courant de l’été, une remise à jour complète est réalisée (réinstallation des serveurs, nouveau site, nouveaux canaux de communication avec les membres). Depuis, Globenet offre des services d’un niveau ’professionnel’. La réouverture des adhésions et des abonnements n’a pas encore été réalisée, uniquement à cause du manque de temps des bénévoles.

Le rapport financier de Jean-Claude Richard (comptable de Globenet)

Jean-Claude rappelle qu’il est comptable retraité et membre de la fédération anarchiste.
Il dresse un constat sévère de l’état de la comptabilité au moment de son arrivée (décembre 2004). Il a commencé à classer et à traiter les factures laissées en suspens.
Il fait remarquer que Globenet a un déficit et une dette très importantes, ce qu’il juge anormal.

 Déficit : 60.000 euros en 2004 (faisant suite à un déficit de 40.000 euros en 2003)
 Dette totale : 120.000 euros.

De plus, 25% environ de ses membres ont quitté Globenet courant 2005, ce qui lui enlève par conséquent 25% de son chiffre d’affaire.

Donc, si Globenet était une entreprise, elle s’acheminerait inéluctablement vers le dépôt de bilan et la mise en liquidation judiciaire.

Jean-Claude signale que l’exercice 2005 sera bénéficiaire, autour de 20.000 euros essentiellement employés au remboursement des dettes passées, et estime à 4 ou 5 ans le temps qu’il faudrait à Globenet pour régler entièrement ses dettes avec une gestion rigoureuse et en conservant son périmètre actuel. Il insiste sur la nécessité de développer les ressources par l’accueil de nouveaux utilisateurs.

La discussion

Vu le rapport comptable qui vient d’être fait, la discussion commence sur des questions d’argent.

Jérémie félicite Jean-Claude pour sa rigueur, et fait remarquer que le monde associatif est de plus en plus prisonnier, soit des soucis d’argent, soit des pressions des apporteurs de subventions. Il évoque l’idée d’une mise en liquidation judiciaire de Globenet, qui serait suivie de la formation d’une nouvelle association afin d’apurer les dettes.
Jonathan estime qu’une liquidation-recréation amputerait Globenet de sa légitimité due entre autres à son ancienneté ; Jean-Claude soulève un problème ’moral’ : la dette restante de Globenet est principalement due aux cotisations sociales non payées : URSAFF, Réunica, GARP. Mettre en liquidation pour ne pas payer ces caisses serait priver de revenus des chômeurs, malades et retraités.

Jean Claude informe que ces caisses sociales sont compréhensives envers les associations, mais aussi que, si elles le veulent, elles peuvent saisir les avoirs financiers de Globenet d’un jour à l’autre, interrompant brutalement la vie de l’association. Il propose donc de reprendre activement contact avec ces organismes, pour commencer à discuter et négocier.

Valentin rappelle la politique tarifaire de Globenet ; la relative cherté des services d’hébergement est justifiée par la qualité technique retrouvée, mais aussi par l’assurance que représente un hébergeur non commercial et bénévole. C’est aussi le prix à payer pour la survie et l’indépendance de Globenet.

Par ailleurs, les adhésions vont être prochainement réouvertes.

Le représentant de l’association Gaia Mater s’interroge sur la faible représentation à cette AG des associations membres, dont certaines d’envergure nationale. Valentin l’explique par le jour choisi (dimanche) qui convient bien à des bénévoles travaillant pendant la semaine, mais moins bien à des salariés qui travaillent dans des grandes associations.

Les uns et les autres s’interrogent ensuite sur la manière dont ces grandes associations pourraient être amenées à s’impliquer d’avantage dans Globenet. Le représentant de Gaia Mater signale que les membres de son association seraient plus à l’aise si Globenet pouvait être joint par téléphone.

Après un bref intermède technique (le mail est plus commode pour répondre et des canaux de communications internet ont été mis en place), la discussion se porte sur l’inégalité des genres dans l’informatique associative en général et à Globenet et particulier (il n’y a que trois femmes dans la salle). Yoann fait remarquer que le phénomène est général en informatique. Les étudiants sont presque tous des garçons. Jonathan fait remarquer que le pourcentage d’étudiantes est en hausse dans toutes les études techniques supérieures, sauf en informatique ou il est en baisse. Lunar informe qu’il existe des groupes de promotion des femmes dans le domaine informatique et pense que des progrès peuvent et doivent être faits dans ce domaine. Il recommande un livre sur ce sujet, ’Unlocking the Clubhouse’.

Les bénévoles font ensuite remarquer la bonne ambiance de travail qui règne parmi eux. Valentin rappelle les travaux amenés ’clés en mains’ par Yanic et les autres. Lunar souligne les implications politiques : un travail à la fois non hiérarchique et efficace est possible. Il rappelle qu’il n’y a pas eu un seul vote en un an parmi les bénévoles, tout étant décidé par consensus. Jean Claude et les autres rappellent néanmoins que des contraintes de temps pèsent sur les bénévoles qui sont tous étudiants, salariés ou militants dans d’autres associations.

Le vote

Valentin Lacambre rappelle que le conseil d’administration élu l’année précédente avait été nommé dans l’urgence en raison de la situation de crise fin 2004. Avant le vote d’un nouveau CA, il propose à l’assemblée l’adhésion des nouvelles associations accueillies durant l’année : le Centre Social Élisabeth, le Comité Métallos et l’association ’Les 3 portes’, qui est approuvée ; il propose ensuite les bénévoles puissent devenir membres s’ils le souhaitent. Jean-Michel (via SinerJ ?) et Jonathan sont déjà membres. Lunar, Nicolas, Jacques Belin, Gab, Yanic, Yoann souhaitent adhérer. Mariane, utilisatrice de No-log, souhaite également adhérer. Leur adhésion est votée à l’unanimité.

Valentin rappelle que Jacques Chatignoux a proposé de rester membre du CA. Jacques émet — in absentia — le vœu que Globenet participe à l’émergence d’un réseau d’associations locales de services internet. Rémi Renon a également indiqué qu’il acceptait de rester membre du CA, si cela s’avérait nécessaire.
Valentin, Jamila, Nicolas, Yanic se proposent pour être membres du CA avec Jacques Chatignoux. Le bureau est voté à la majorité, 19 voix sur 20.

Après une pause et quelques grignotages, on passe aux ateliers, organisés ’en parallèle’ en raison de l’horaire plutôt tardif.

Les ateliers

L’atelier crypto présente les techniques disponibles pour signer, protéger et authentifier les échanges, et renvoie à un atelier ultérieur pour un apprentissage complet des outils ; l’ atelier Framasoft présente les principes et intérêts du logiciel libre, ainsi qu’une solution de bureau numérique nomade.
L’atelier FDN présente le paysage des opérateurs ADSL français et l’initiative associative en ce domaine ; l’atelier Ubuntu présente une distribution Linux orientée vers une prise en main aisée.

L’atelier EUCD est suivi par beaucoup de monde compte tenu de l’actualité et du travail effectué sur le sujet par l’intervenant depuis trois ans ; dans la pratique, l’association s’est rendue au ministère de la culture (dont émane le projet de loi DADVSI), puis auprès de députés de tous les groupes parlementaires, et enfin à Matignon. Ils ont observé que les amendements proposés par les députés sont le plus souvent rédigés par les plus grandes entreprises de distribution de musique et de films. On rappelle que l’EUCD est elle même la transcription d’un accord international sur les droits de propriété intellectuelle, qui est elle même la transcription d’une loi proposée aux États Unis par Bill Clinton et rejetée alors par le congrès américain. L’intervenant met en garde contre la focalisation sur “l’amendement chiffon rouge” qui interdirait tous les logiciels permettant sans contrôle l’échange de fichiers. Cet amendement ne doit pas cacher la loi dans son entier.

Faute de temps, le récapitulatif rédigé par Globenet sur les lois s’appliquant aux internautes est distribué mais non discuté.

Tard dans la soirée, tout le monde sort et Yanic ferme le centre Élisabeth.